Les besoins sociaux des chiens, comment y répondre ?

Un chien a différents types de besoins, dont des besoins sociaux qui sont nécessaires à son équilibre (hors cas particulier). Pour répondre à ses besoins sociaux, il doit être en contact libre durant plusieurs minutes, de façon régulière, avec des congénères. La durée et la fréquence de ces contacts dépendront des besoins de chaque individu, certains étant plus sociables que d’autres. Attention, si vous avez un chien réactif qui ne communique pas correctement avec ses congénères, il est recommandé de voir avec un professionnel qui vous guidera de façon adaptée à la problématique de votre loulou, afin de ne pas aggraver la situation.

Cet article a pour but de vous expliquer la base de la sociabilisation. Il va aborder rapidement la plupart des points, le sujet étant trop vaste pour être approfondi en un seul article.

Pixie la Berger Australien et Romie la Rhodesian Ridgeback

L’intérêt d’une sociabilisation régulière et diversifiée

Il existe une grande diversité physique dans l’espèce canine, que ce soit en taille, en couleur, en poils, en forme d’oreilles ou de tête, ou en placement de la queue ; ainsi que des tendances comportementales propres à chaque race. Une bonne sociabilisation, permettra au chien de savoir décoder et communiquer avec chaque individu qu’il rencontrera dans sa vie. Cette communication est très fatigante mentalement et émotionnellement, et permet de répondre aux besoins de stimulation mentale de votre chien ! Il sera plus intéressant pour un créneau de 30 minutes, de lui faire rencontrer des congénères, que de lui proposer un jouet fourré.

Chaque chien a un comportement différent, fonction de son caractère, de ses expériences, de sa sélection génétique, sa maturité, etc. Ce comportement évolue en permanence durant toute la vie du chien. Il existe des chiens : craintifs, harceleurs, émotifs, immatures, impulsifs, effacés, etc. Attention, il s’agit d’une généralité et chaque chien doit être compris en tant qu’individu et non pas uniquement à travers ces étiquettes ! Par exemple, un certain nombre de bergers de lignée travail vont être harceleurs face à leur congénères, en mouvement essentiellement.

Il va donc falloir tenir compte des comportements proposés par chaque chien et de ce que l’on souhaite apporter à chacun pour créer des groupes équilibrés et enrichissants !

Un jeu équilibré est consentant entre les différentes parties, les rôles s’échangent, et il y a des pauses !

Olbia Nera Di U Vecchiu et Onooka de la vallée du drac les Bergers Australiens

Les phases de sociabilisation

  • Le chiot

Les chiots ont besoin de côtoyer régulièrement des adultes bien codés et équilibrés, afin d’apprendre à gérer leur excitation et leurs émotions en général. Ces adultes doivent avoir un comportement que vous souhaitez que votre chiot copie, afin de favoriser les apprentissages par facilitation sociale. Les adultes doivent également (dans la mesure du possible) avoir des physiques et des postures de communication différents, afin que le chiot apprenne à communiquer avec l’ensemble de ses congénères, et pas uniquement avec les chiens de même race que lui !

Entre chiots, ils vont s’exciter mutuellement, mais ne vont pas apprendre à s’arrêter avant d’aller trop loin. Même s’ils sont isolés des autres chiots lorsqu’ils sont trop bruts, l’action humaine est moins efficace et amène surtout de la frustration(cf mon article sur les chiots : https://animappy.com/2019/03/09/difficultes-chiot-chien-loup/).

Il est également essentiel d’apprendre dès chiot qu’on ne peut pas se présenter à chaque chien que l’on croise, afin d’éviter l’apparition d’une réactivité par frustration en grandissant.

  • L’adolescence

Lors des montées hormonales, en général après les six mois, le comportement envers les congénères de certains individus peut évoluer. Il y a plusieurs raisons à cette évolution. La première est le changement physique (taille, perte des rondeurs de chiot, odeur plus adulte) qui va diminuer la tolérance des adultes envers les communications maladroites. La seconde, c’est le changement mental avec un chien qui va être plus sensible et qui va exprimer plus fortement certains comportements que lorsqu’il était chiot.

Il peut être nécessaire de reprendre la sociabilisation progressivement avec certains individus très sensibles, et de se faire accompagner par un professionnel afin d’éviter un ancrage d’un comportement non souhaité.

Pulco l’ Epagneul, Maïka la Chien-loup, Panache le Berger Australien et Paco le Golden Retriever
  • Le chien adulte

C’est bon, vous avez un chien qui sait communiquer correctement avec ses congénères et qui sait les ignorer si besoin, maintenant il va « juste » falloir l’entretenir afin de garder les acquis ! En effet, le caractère et les besoins d’un chien évoluent tout au long de sa vie !

Si votre chien adulte, rencontre des problèmes de communication ou lors des croisements, une rééducation peut être effectuée, avec l’aide un professionnel.

Les différents lieux de sociabilisation

Il y a plusieurs moyens de socialibiser son chien : avec les chiens d’amis, en faisant des balades groupées via des associations, des groupes facebook, dans des parcs canins, avec l’accompagnement d’un professionnel, etc. Personnellement je favorise pour mes propres chiens, des rencontres avec des chiens dont leurs humains connaissent les qualités mais aussi leurs défauts de leurs chiens et qui sont capables de les accompagner de façon enrichissante pour chacun !

Kaline, croisée Labrador Retriever et Raya, chienne de Roumanie
  • Le milieu clos

Le milieu clos rassure car le chien est « contenu » si jamais le rappel est encore en cours d’acquisition. De plus, on ne sera pas surpris par un stimulus tel qu’un congénère en liberté, un cycliste, un joggeur, un cheval, une voiture ou autre.

Par contre, en milieu clos, les tensions entre chiens apparaissent très vite. En effet, une fois qu’ils ont fait le tour du terrain, ils vont se trouver des activités plus ou moins enrichissantes qui vont dépendre de leur capacité à « s’ennuyer », à gérer leurs émotions en présence de congénères, d’humains, de friandises, de jeux, etc. On relève régulièrement de l’excitation non intéressante (chevauchement, harcèlement, courses poursuites) et de la protection de ressources (par exemple d’un humain ou de nourriture). Afin d’éviter cela, il est nécessaire d’avoir des humains en mouvement si les chiens risquent de monter en pression, de gérer les ressources telles que les jouets et les friandises, et surtout de connaître chacun des chiens afin de connaître les points problématiques à surveiller et anticiper !

Groupe de 7 chiens, Chien-loups et Huskies qui cohabitent sans souci au Sanctuaire d’Aiseirigh
  • Les balades

Personnellement je préfère sociabiliser les chiens lors de balades en liberté. On est en général en mouvement lors d’une balade, avec énormément d’activités différentes auxquelles participer, ce qui permet à chaque chien de gérer sa distance et son positionnement par rapport aux autres de manière naturelle, et de limiter les tensions qui peuvent apparaître dans le groupe lors des arrêts. Les différentes activités possibles permettent des échanges enrichissants tels que des partages de ressources, des jeux, des communications selon la configuration, etc.

Afin d’en faire bénéficier les chiens n’ayant pas un rappel suffisant pour l’environnement, je recommande l’utilisation de longes, avec des humains sachant la manier !

Oki le Berger Belge Tervueren, Giny la Beauceron, Alaska la croisée Berger Allemand et Beauceron et Jigsaw la Berger Belge Tervueren chez Educ Pro Chiens

POUR CONCLURE

Vous avez désormais toutes les clés pour proposer une sociabilisation adaptée à votre chien afin d’en faire un compagnon équilibré et agréable ! Faites néanmoins attention à ne pas sur-stimuler votre chien, la qualité est toujours préférable à la quantité !

Olwë, Husky Sibérien, et Plume, croisée Braque de Weimar et Braque Allemand

Laisser un commentaire